Le samedi 11 septembre dernier, les élèves d’Arts en Scène sont montés sur la scène des journées de Lyon des auteurs de théâtre, pour faire entendre leurs voix sur l’un des textes lauréats du concours, ici, hommage aux exilés, personnes sans terre, en proie à la mer. C’est un exil corporel aussi bien qu’un exil intérieur qui s’entreprend dans ces lignes, loin de sa culture, de sa langue, prisonnier de ses pensées et du mouvement des vagues contre la coque d’un bateau porteur d’espoir.
Les Journées de Lyon des auteurs de théâtre ont pour objectif de faire découvrir et connaître des textes d’écriture théâtrale contemporaine, des textes qui n’ont jamais été joués ni même publiés. En plus de 30 ans d’existence, elles s’affirment désormais comme l’un des principaux concours d’écriture dramatique francophone.
Pour 400 manuscrits, ce sont 1240 fiches de lectures qui ont été rédigées par les 24 membres du jury du concours. Tout ceci dans le but de retenir 10 textes lauréats, qui ont pu être mis en scène et présentés au public le 11 septembre dernier. Ce sont nos élèves de 3ème année qui ont eu l’honneur d’interpréter le poème de Philippe Malone (écrivain, dramaturge) : Les Chants Anonymes, « un chant-hommage qui explore poétiquement le politique” comme le décrit si bien Sabine Chevallier des éditions Espaces 34, spécialisée dans l’écriture dramatique et dans laquelle le texte sera publié prochainement. Le texte est défini comme suit :
Les Chants Anonymes conte l’histoire d’un exil.
Il suit la traversée d’une femme, Anonyme.
Composé comme une partition, où s’entremêlent un chœur, une narration et des voix évoquant l’animosité. Le tout distribué par graphies distinctes.
Les Chants Anonymes conte l’histoire d’un exil rencontrant un autre exil.
Un aller-retour après le retrait des eaux.
Le miracle du réfugié.
A cette occasion, nous avons interrogé nos élèves sur leurs ressentis, leur expérience et leurs questionnements face à un texte d’actualité empreint d’humanité et d’animosité. Interview d’Emma Chéron.
Q : Pouvez-vous me parler de votre expérience aux Journées de Lyon des auteurs de théâtre ?
R : J’ai été contactée par Tom Da Silva, qui m’a parlé du projet. Les premières réunions ont eu lieu chez Gislaine Drahy. A la première lecture, le texte m’a beaucoup plu et j’ai été très enthousiaste quant au fait de le travailler.
Q : Avez-vous trouvé cela difficile de donner une voix à des personnes qui n’ont pas la possibilité de la faire entendre ?
R : Oui, et notre place elle-même est à questionner je pense : de jeunes étudiants privilégiés qui disent ces textes, à la place de migrants, parents, enfants, personnes âgées…
Q : Pensez-vous qu’il est important d’aborder ces thématiques au théâtre ? Pourquoi ?
R : Oui, le théâtre est un très bon moyen de parler de thématiques importantes. La cause des migrants en fait partie. Nous pourrions, demain, nous retrouver dans leur situation. Pour moi le théâtre, les textes peuvent éveiller les consciences, amorcer une première étape pour faire bouger les choses. Prendre conscience que beaucoup d’humains n’ont pas accès à notre confort et ont besoin de notre aide et soutien.
Q : Que représente au final cette expérience dans votre parcours d’élève à Arts en Scène ?
R : Je suis très heureuse d’avoir pu participer à cette lecture aux ateliers de la presqu’ile. En première année de formation, j’avais vu un spectacle sur cette scène. C’est un de mes premiers projets « pro », et aussi mon premier cachet.
Mise en lecture : Tom DA SYLVA, Ninon PORTIER, Gislaine DRAHY avec les élèves de Art en Scène : Leyla LOUET, Emma CHÉRON, Gaël MARTIN, Théo THIÉRY, Jeanne DEMAY