- Peux-tu me parler de ton parcours ? Comment est-ce que tu en es arrivée là ?
C’est long et compliqué et tortueux. J’ai commencé la scène petite, par la danse classique. C’est ce qui m’a donné envie de faire de la scène. Après j’ai fait du théâtre en atelier, au collège et au lycée. Ensuite j’ai fait des études de lettres classiques en hypokhâgne / khâgne au lycée du Parc et ce n’était pas une option de faire du théâtre dans ma famille.
Cependant j’ai toujours écrit, mais je ne me disais pas que ça allait devenir un métier, pour moi ce n’était pas un truc faisable, envisageable. Et puis j’ai fait une école de théâtre à Lyon à cours privés et j’ai rencontré des supers copains de promos.
Ensuite j’ai créé ma compagnie avec 3 autres comédiennes quand j’avais 22 ans, et on a travaillé ensemble pendant 5 saisons et c’est là que j’ai commencé à écrire du théâtre vraiment, pour nous, parce qu’on était 4 comédiennes et qu’il y a très peu de pièces à 4 personnages féminins intéressants, donc j’ai écrit ma première pièce comme ça, pour qu’on puisse travailler. C’est comme ça que j’ai mis le doigt dans cet engrenage-là de l’écriture et de la mise en scène. Ensuite j’ai écrit un solo que j’ai monté puis j’ai continué mon travail plutôt avec des commandes en écrivant des textes qui ont été montés par d’autres metteurs et metteuses en scène. J’ai enfin créé ma compagnie actuelle qui s’appelle La Volière, en 2014.
- Quelle est la partie que tu préfères ? écrire, jouer ou mettre en scène ?
Je ne sais pas trop, l’écriture c’est une discipline très solitaire, donc c’est un travail complètement différent. J’ai toujours besoin de passer par le collectif à un moment donné et la compagnie est vraiment à égalité autour de la création et de la transmission. Je passe pratiquement autant de temps auprès de groupes amateurs, ou d’élèves comme ici à Arts en Scène, ou à l’ENSATT. J’aime beaucoup les créations partagées.
Je travaille aussi avec une association qui s’appelle Singa, qui travaille auprès de personnes réfugiées. On travaille avec un groupe de femmes, un groupe non mixte. Le projet s’appelle « femme en scène », et c’est la rencontre par le théâtre de femmes qui viennent d’arriver sur le sol français et de femmes qui sont là depuis un peu plus longtemps. On organise des ateliers d’initiation, sans obligation d’assiduité, juste pour découvrir, se rencontrer. Ensuite on fait une création, on crée une troupe éphémère et on fait une création dans un temps plus réduit avec un stage intensif, pour donner vie à une pièce de 30/35 minutes. Ça c’est un projet qui est important.
- Peux-tu nous parler de tes créations ?
J’ai plusieurs créations, je pense en avoir écrit 16 ou 17 depuis 2005, soit environ une création par an. Je suis depuis quelques temps assez proche du Théâtre des Célestins où j’ai fait une création, « Palpitants et dévastés », en 2021. J’en refais une cette année là-bas, « Viviane une merveille ».
C’est un spectacle qui porte sur un sujet encore bien tabou et largement sous-estimé, qui est la souffrance mentale des jeunes. C’est un spectacle à destination des ados et de leurs parents. Ça raconte l’itinéraire d’une jeune fille qui s’appelle Viviane qui a 16 ans, et qui après une période d’enfermement dans un hôpital psy doit retourner sur le chemin de son lycée. Ça va être le trajet en quasi-temps réel de Viviane depuis sa chambre jusqu’aux portes de son lycée et ce trajet qui est censé être banal, quotidien, anodin, va devenir une quête initiatique. La toile de fond esthétique c’est la merveille médiévale, et la légende du Roi Arthur, ça fait référence à Viviane, la dame du lac, la fée Viviane. Elle fait donc appel à ses références culturelles cette jeune fille pour devenir puissante, pour se donner du courage et se donner la force d’affronter le monde dans lequel on vit. Elle va d’ailleurs obtenir une épée qu’elle utilisera pour combattre ses démons.
- Trouves-tu ça simple d’écrire, et de jouer en même temps ?
Personnellement, je pense que oui. C’est toujours une question qu’on me pose « Est-ce ne que tu n’as pas peur de tout faire ? », il m’est arrivé de ne pas jouer du tout, avant « L’avenir n’existe pas encore » ça faisait longtemps que je n’avais pas joué sauf pour des lectures ou des choses comme ça. J’aime beaucoup diriger les acteurs, j’aime beaucoup travailler cet aspect-là, mais je pense qu’effectivement j’ai une musicalité qui est plus facile pour moi de mettre en place parce que je l’entends dans ma tête quand j’écris. Je ne peux pas tout jouer, je n’ai pas cette prétention-là, en tout cas mes propres textes oui, je pense que je peux le faire.
Pour la mise en scène c’est encore différent, je suis accompagnée, j’ai une équipe autour de moi qui travaille à mes côtés : un scénographe avec qui je travaille depuis 10 ans, des créateurs sons, lumières, costumes.
- Et la mise en scène, c’est quoi exactement ?
La mise en scène c’est la traduction d’un texte sur un plateau. Finalement c’est « comment tu donnes de chair, corps à tout ça ». C’est beaucoup une question rythmique, et de corps dans un espace, donc j’interagis avec toutes les professions qui travaillent avec moi et c’est moi qui donne l’impulsion esthétique.
Par exemple sur la dernière création, « Palpitants et dévastés », qu’on a créé aux Célestins, j’avais idée esthétique de base de la photo recolorisée, qui était hyper importante pour moi. Ces photos en noir et blanc auxquelles on pense donner plus de réalisme parce qu’elle est peinte en couleur. Et plus tu la peins et plus elle est onirique, plus elle est déréalisée. J’adore cet objet de la photo recolorisée, où les joues des femmes sont roses, les arbres sont vert fluo, les bleus des lacs sont incroyables. J’avais donc donné cette piste là aussi bien à la scénographie, qu’à la lumière. Le son, c’était le territoire imaginaire, c’était tout une question d’espace-temps. Je travaille beaucoup la superposition des espaces temps comme des papiers calques qui sont les uns sur les autres.
- C’est-à-dire les espaces temps ?
Par exemple dans « Palpitants et dévastés », le passé et le présent sont au même moment. Il y a 3 générations de femmes, cependant la grand-mère est jouée par une comédienne qui n’a pas l’âge du rôle mais le même âge que la petite fille.
Je voulais montrer sur scène une femme telle qu’elle se ressent elle-même, comment, alors qu’elle est atteinte de démence sénile, elle a l’impression d’avoir 20 ans. Je voulais au plateau, un corps jeune comme elle, elle se voit, donc je superpose ce qu’elle ressent et ce qu’elle est. Tous les autres protagonistes/acteurs/actrices la considère comme une très vieille femme donc font très attention à elle alors qu’elle est hyper vigoureuse et va très bien. Elle va relater son parcours, son destin qui vient de loin, qui vient des années 30, et elle va rejouer son exil de l’Ukraine à la France. Elle le joue dans sa chambre d’Ehpad, donc on superpose une forêt Ukrainienne a une chambre d’Ehpad. C’est ça que j’appelle la superposition des espaces temps, et c’est mon impulsion de base, ce que je donne à mon équipe pour qu’eux la traduisent dans leurs métiers. Pour la lumière par exemple, sur la question de la photo recolorisée, Yoann Tivoli qui a bossé avec moi sur « Palpitants et dévastés », a créé des aplats de couleurs qui produisent une couleur unique troué par d’autres sources lumineuses dans lesquelles les personnages apparaissent. Ils ont une couleur de peau normale mais tout autour d’eux tout est en couleur donc il a traduit cette idée de photo recolorisée.
- Donc tu vas donner la ligne directrice, et c’est ton équipe qui va essayer d’imaginer ?
Voilà, ils vont l’interpréter, ils vont essayer de me faire des propositions etc.
Pour Viviane par exemple, les idées sont forcément nées de tout ce qui est de l’iconographie médiévale, c’est-à-dire les tapisseries, les peintures sur bois, où il est beaucoup question d’échelle. À la Renaissance, on introduit la perspective comme étalon du réalisme. À l’ère médiéval, on connaissait la perceptive parce que sinon on n’aurait pas construit de cathédrales, mais c’est pas du tout ce qui est mis en avant dans l’art. Ce qui est mis en avant c’est comment on représente symboliquement dans le monde ? Un seigneur peut être aussi grand que son château, pour représenter son statut social ou des choses plus symboliques, plus mystiques. Il y a des lapins qui sont énormes, qui ne sont pas du tout proportionnés à un cheval, c’est une lecture différente du monde. Ça, ça va être ma ligne directrice dans Viviane, c’est-à-dire comment on crée des échelles.
On va travailler sur des ombres, on va travailler sur une maquette du lieu qu’elle traverse, on va essayer de créer des perceptions brouillées pour le spectateur, où tout d’un coup elle est immense et elle maitrise son environnement, puis tout d’un coup elle est absorbée par les ombres faites par cette petite maquette. Selon comment tu l’éclaires, tu es mangé par des ombres qui t’engloutissent et donc tu as l’air tout petit. C’est une traduction de ce que je peux voir dans les tapisseries médiévales par exemple.
Après Viviane c’est un spectacle de théâtre et chanson. Sur scène, il y aura une chanteuse, avec un compositeur électro-acoustique, avec qui j’ai déjà travaillé sur « Palpitants et dévastés ». On qualifie ce que l’on fait de « chanson de geste contemporaine ». C’est un genre littéraire versifié qui était destiné à être performé comme par exemple la chanson de Rolland etc, c’est donc une matière de théâtre. On raconte une histoire, puis on chante à des moments, on raconte aussi pour se souvenir, puis c’est des ritournelles. La chanson médiévale est faite de motifs qui reviennent, d’échos etc. C’est l’ancêtre de la musique pop ! Du coup on va un peu travailler là-dessus, avec Éloïse qui hybride depuis très longtemps la musique contemporaine et la chanson médiévale. Elle a ce parcours là et donc une forme d’expertise là-dedans. Ça sera donc un spectacle de théâtre-chanson. Il y aura les deux musiciens, Éloïse et Julien, une comédienne, Pauline et moi. On est 4 interprètes au plateau.
- Comment as-tu fait pour les choisir ?
Il n’y a qu’une comédienne c’est Pauline Drach. Je la connais car je l’ai vue jouer 1000 fois, c’est une ancienne élève du Conservatoire de Lyon et je l’avais auditionnée pour le rôle de la grand-mère dans « Palpitants et dévastés », à la suite d’un désistement d’une autre comédienne. Je ne l’avais pas retenue pour des raisons qui n’ont rien à voir avec son talent et je m’étais dit « pourquoi pas pour une prochaine créa ». Pour Viviane, c’est sûr, elle correspond vraiment au rôle. Elle a une grande capacité de métamorphose, elle a l’air d’avoir 12 ans et 50, enfin elle est très mobile comme actrice.
Après je vais demander à Éloïse Decazes de jouer alors qu’elle est chanteuse, et Julien Vadet qui lui travaille beaucoup dans le cirque. Il a déjà joué dans des pièces de cirque, il a déjà pris la parole mais en tant que sondier, donc là c’est vraiment la première fois qu’il va vraiment prendre la parole comme un comédien. J’adore faire ça : dans « Palpitants et dévastés », j’avais fait jouer un musicien accordéoniste qui n’avait jamais parlé sur scène mais dans ma pièce il y avait un personnage de musicien accordéoniste tsigane. Il fallait que je le trouve ce personnage et je l’ai rencontré dans la vraie vie. Exactement le personnage de ma pièce, c’est invraisemblablement génial ! Donc j’ai rencontré Marian Badoi, et quand je lui ai raconté la pièce il m’a dit « tu ne trouveras jamais personne d’autre pour jouer ce rôle car c’est ma vie ». Donc il a presque joué son propre rôle – que j’avais écrit avant de le connaitre – alors qu’il n’avait jamais joué au théâtre.
- Ça dû être un challenge pour toi ?
C’est un autre boulot mais moi j’aime bien confronter cela. J’aime bien cet endroit de friction entre la fiction et le réel, c’est vraiment une de mes quêtes dans l’art : « qu’est-ce qui est vrai, qu’est-ce qui est faux ? », la porosité entre les vivants et les morts aussi.
Ce que je disais tout a l’heure sur la superposition, la concomitance des choses qui se côtoient comme ça. Je trouve que c’est hyper intéressant quand on est professionnel d’être amateur et de passer d’amateur à professionnel. De toujours se considérer comme des amateurs car amateur veut dire aimer quelque chose, ça ne veut pas dire « pas bon ». Donc il y a aussi quelque chose de très doux à changer de discipline, à se mettre au service d’une discipline qu’on ne sait « soi-disant » pas faire et de grandir artistiquement en essayant des choses. C’est un peu mon crédo.
- Tu as pu travailler l’an dernier avec les élèves d’Arts en Scène, qu’est-ce qui t’as poussé à accepter ?
J’aime vraiment rencontrer pleins de gens différents. J’ai 41 ans, donc en gros ils doivent avoir à peu près 20 ans de moins que moi, et en fait ça me touche énormément cet âge-là parce que c’est l’âge où j’ai commencé le théâtre et donc j’ai vraiment le goût de partager mon expérience et la leur.
J’ai envie, de manière très prétentieuse, d’être la personne que j’aurais aimé rencontrer à 20 ans, de leur donner des conseils, de ne pas les considérer comme des enfants, de les autonomiser, de les responsabiliser dans leurs parcours, de leur faire des commandes aussi, de leur donner de la liberté tout en respectant le texte très précis, une mise en scène hyper cadrée, précise. C’est vraiment un truc qui m’intéresse beaucoup de faire partie d’un parcours de jeunes acteurs, actrices.
- Surtout qu’ils ont tout à donner en plein apprentissage.
Voilà c’est ça. Donc c’était vraiment intéressant. C’est aussi très intéressant par rapport à la pièce que j’ai choisie, parce qu’il y a énormément de personnages. Du coup c’était super d’avoir un groupe de 20 personnes pour pouvoir expérimenter cette pièce, qui a été très importante pour moi. La pièce que j’ai montée avec eux, « Les Pissenlits », c’est une matrice de travail pour moi : c’est un vieux texte que j’ai écrit en 2009, que j’ai réadapté pour eux, que j’ai réécrit pour eux. Il y a des personnages qui n’existaient pas dans la version originelle, il y a plein de choses que j’ai pu expérimenter avec eux.
- Même pour toi c’était une découverte ?
Tout à fait, sinon je ne l’aurais pas fait. Si ce n’est pas intéressant pour moi ça ne m’intéresse pas. C’est vraiment une recherche. Donc j’ai pris ce module de création comme une vraie création de ma compagnie, pas du tout comme un truc d’école mineur. Ça a pris beaucoup de place dans ma saison : c’est LA création de la saison. Parce qu’à ce moment-là, j’étais plutôt en tournée, ou en recherche pour ma prochaine créa. « Les Pissenlits » ont été la créa de cette saison. Ça a pris 5 semaines, plus la semaine de représentation, mais moi ça m’a pris du temps en amont, de réécriture puis de constitution d’une équipe.
Pour moi, le théâtre, c’est collectif, donc je suis venue avec Chloé au son, Marie à la lumière, Marine à l’assistanat et à la régie plateau, Quentin à la scénographie et Lou à l’admin. On est arrivé avec l’équipe Volière au service de ce projet, des élèves et c’était hyper important pour moi de leur montrer qu’on était ensemble et qu’on ne fait pas des trucs tout seul, ça n’existe pas. Tout le monde s’est donné à fond pour que ce projet existe et que ce soit chouette.
J’ai écrit le texte et je le mets en scène donc j’ai forcément des idées en amont. Je sais à peu près où je vais. En tout cas, je sais ce que je veux voir et ce que je veux traverser. Après le travail fait en amont, petit à petit, on a travaillé les scènes les unes après les autres, de manière chronologique.
On a travaillé les transitions, puis tout l’aspect plastique : les costumes, la scéno qui était très simple mais il n’en fallait pas plus parce qu’il y avait déjà 20 corps au plateau, dans le lieu dans lequel on jouait n’en fallait pas plus.
Mais on s’est amusés à faire bouger le public, à les faire aller dans le hall, on a fait plein de choses. Cette pièce a beaucoup de registres différents, c’était intéressant pour moi de tester ça : la 1ère partie avec un aspect plus mythique, avec du trivial aussi, mais aussi un aspect chorégraphique. La 2ème partie est plus performative, avec une adresse très directe au public. Puis la 3ème partie c’est plutôt du théâtre récit. Voilà donc c’est 3 genres de théâtre différents, de manière d’écrire. C’est ce qui m’avait amusé en écrivant cette pièce, donc je trouvais ça aussi amusant de le confier à des élèves pour qu’ils puissent traverser eux, des choses différentes, puisqu’ils jouaient plusieurs personnages. Il y avait beaucoup de choses à faire, ils étaient toujours en activité parce qu’il fallait qu’ils changent de personnage, donc c’était une fourmilière en fait. C’était assez chouette. On a fait de la danse, beaucoup de corps – ce qui est fondamental pour moi – du chant, et puis de la prosodie, du texte, de l’interprétation. Et puis voilà, l’attention aux objets, aux choses, « comment on fait vraiment les choses sur scène ? » et « qu’on ne fait pas semblant mais qu’on fait exprès ». Ça c’est très important.
- C’est donc ça le plus gros conseil ?
Oui, puis « aidez-vous » aussi, j’ai beaucoup dit ça. Parce qu’on s’embête beaucoup sur un plateau, on ne sait plus marcher, on ne sait plus rien faire. Et on s’empêtre, on se prend les pieds dans le tapis tout le temps quand on est sur scène donc il faut toujours se dire « comment je peux m’aider moi-même, au lieu de m’embêter comment je peux m’aider ? ». Et puis l’écoute, l’écoute, l’écoute. On n’est pas bon comédien si on n’écoute pas les autres, on n’est pas bon tout seul, ça n’existe pas. C’est « comment on plonge avec ses partenaires dans une histoire ? », « comment on la raconte ensemble ? », « comment on interagit ? ». L’effet papillon quoi, une action qui en entraine une autre et si ce n’est pas huilée on voit le travail, et quand on ne le voit pas c’est magique parce qu’on a l’impression que tout le puzzle se met en place et les émotions arrivent. C’est un peu mon idée du théâtre, c’est un grand puzzle dont chaque pièce est maitresse. Tout est important, on ne sait pas encore l’image que ça va donner et à la fin on comprend tout ce qu’on a vu, on a voyagé quoi.
- De toute façon il n’y a pas un rôle qui est moins important qu’un autre ?
Non. Surtout pas dans « Les Pissenlits ». Pour certaines pièces oui : Hamlet est plus important qu’un hallebardier, ça il n’y a pas de doute.
- Dernière question pour « Les Pissenlits », est-ce que les comédiens sont vraiment restés cantonné à ton texte ou y avait-il une part d’impro ?
Non il n’y a eu aucune impro textuelle, mais des commandes. Les numéros par exemple dans la 2ème partie qui s’appelle « Jeudi soir » et qui était dans le hall du théâtre de l’Élysée, ça ce sont des créations qu’ils ont proposées. Des petites bulles, des capsules de 2 minutes, qui étaient jouées en boucle, 5 fois d’affilée. J’avais donné des cadres : je voulais des lip-syncs, un striptease à l’envers, des blagues, un effeuillage… J’avais donné des cadres de numéro, et à l’intérieur de ça, ils ont cherché ce qu’ils pouvaient faire et là c’était complètement libre. Je ne suis intervenue que pour ce que j’appelle « brosser les scènes », c’est-à-dire, qu’elles soient carrées, bien mises en scènes, bien en place. C’était des marges de manœuvres qu’ils avaient, mais après sur le texte, c’est vraiment du théâtre de texte donc il n’y a aucune impro.
- Il y avait l’air d’avoir une super belle atmosphère tous ensemble.
Oui c’était fou, c’était génial. C’était vraiment une super ambiance. On a vraiment tous apprécié de travailler chacun avec les autres.
- Un grand merci Myriam, pour nous en avoir fait découvrir un peu plus sur ton univers !