The Shift Project est un think tank qui a pour objectif de promouvoir une économie libérée de la contrainte carbone en éclairant et en influençant sur les questions de la transition énergétique en France et en Europe. Grâce au montage de groupes de travail et à la production de rapports, ils essaient de mettre en avant une transition énergétique choisie en proposant des plans de transformations.
Dans l’un de leurs derniers rapport « Décarbonons la culture », The Shift Project s’intéresse tout particulièrement au milieu culturel. A travers un rapport d’environ 200 pages, le think tank propose un plan de transformation de la culture dans le paysage français avec 4 idées piliers. Le premier d’entre eux est une approche plus globale, systémique et cohérente en ce qui concerne la thématique écologique. Ils mettent en avant le fait de s’intéresser aux compétences des personnes travaillant dans le milieu culturel, qui sont les vraies ressources rares de ce secteur puisqu’ils peuvent être force de proposition en proposant des mesures pouvant contribuer à la décarbonisation du milieu culturel. Enfin, The Shift Project rappelle qu’il ne faut pas se reposer sur le pari de la croissance et des recherches technologiques qui vont nous sauver, nous devons trouver des solutions dès maintenant pour éviter le pire.
« L’objectif est d’assurer un avenir au secteur et à ses professionnels »
Si un objectif devait être retenu ce serait celui d’assurer un avenir au secteur culturel et à toutes les personnes travaillant dans ce milieu. La seule façon de l’atteindre dans de bonnes conditions sera d’anticiper et de choisir cette transition plutôt que de la subir et être exposé à des vulnérabilités. The Shift Project insiste donc sur le fait que la culture doit devenir responsable dès maintenant sur les questions écologiques.
Il faut garder en tête que la culture peut devenir un moteur de la transition en contribuant dès aujourd’hui à celle-ci et avoir un statut de modèle pour que les autres secteurs puissent suivre le même chemin. Pour que cette transition soit menée à bien, les utilisateurs doivent devenir prescripteur en organisant eux-mêmes la transformation de la demande en étant plus exigeant sur les problématiques sociales et climatiques dans le cadre de leur consommation culturelle. Cette transformation s’appuie donc sur un modèle de co-construction, que ce soit de par les propositions des structures mais aussi par la conscience des consommateurs de culture.
Plusieurs propositions sont introduites par The Shift Project :
- Tout d’abord introduire des politiques nationales beaucoup plus ambitieuses. The Shift Project met en lumière des investissements en responsabilité sociale d’entreprise de seulement 0,45% des subventions accordées par l’Etat à destination de la culture.
- Le développement d’une formation systématique aux enjeux climat-environnement à destination des personnes évoluant dans le milieu culturel.
5 dynamiques de transformation :
- Relocaliser les activités : En raccourcissant les distances parcourues.
- Ralentir : En allongeant la durée des déplacements pour en réduire le nombre.
- Diminuer les échelles : La culture « s’événementialise » et devient de plus en plus spectaculaire et induit plus d’émissions. Il faut donc essayer de diminuer les jauges et s’appuyer sur des programmations plus locales.
- Eco-concevoir : Chaque acte demande de l’énergie, que ce soit les matériaux que l’on utilise pour concevoir un spectacle, la diffusion d’un spectacle et même la fin de vie d’un projet. La notion d’éco-management est mise en avant pour tenter de limiter au maximum ces impacts en documentant ceux-ci en amont et en aval d’un projet.
- Renoncer : Renoncer à certains équipements techniques relativement carbonés : générateurs électriques à essence, gros système son, matériaux polluants.
4 grands types de mesures :
- Des mesures transparentes : Qui ne transforment pas les métiers et qui n’ont pas sensiblement de coût supplémentaire comme par exemple proposer une alimentation végétarienne plutôt qu’à base de viande, réduisant le bilan carbone et allégeant par la même occasion les budgets restauration.
- Des mesures positives : Qui peuvent engendrer un surcoût mais qui devraient être encouragées par les pouvoirs publics puisqu’ils participent à la transition énergétique. Cela peut être via l’impression d’un livre en France plutôt qu’ailleurs en Europe ce qui a également pour conséquence de soutenir la filière française. Cela s’applique aussi pour des travaux de rénovation thermique des bâtiments les plus énergivores puisqu’anciens.
- Des mesures offensives : Qui induisent la modification de l’organisation des structures, en termes de méthodes de travail par exemple pour assurer leur pérennité.
- Des mesures défensives : En proscrivant les options trop énergivores et en refusant certaines opportunités trop carbonées.
Voilà un rapide aperçu de ce qui est proposé par the Shift Project avec pour objectif de réduire les émissions carbones et de permettre la pérennité du secteur en accompagnant cette transition décisive pour la planète et pour nous qui y habitons. Notre ambition n’étant pas de présenter une revue exhaustive mais seulement les quelques points principaux abordés par The Shift Project.
Si ce sujet vous intéresse particulièrement vous avez la possibilité de retrouver le rapport complet en cliquant ici.
Alors, quel sera votre premier pas pour enclencher cette transition ?